Les Marques d’Imprimeurs et de Libraires

Présentation générale

Les plantes dans les marques de libraires et d’imprimeurs

Les marques de libraires et d'imprimeurs apparaissent à la fin du XVe siècle. Placées sous le titre ou à la fin du livre, parfois établies à partir de jeux de mots, elles rappellent le nom, l'enseigne ou encore la devise du libraire ou de l'imprimeur et permettent ainsi de bien l'identifier.

Elles se transmettent souvent pour tout ou partie aux héritiers. Certaines marques sont signées : peuvent apparaître les noms du dessinateur, du graveur, ou même celui du peintre qui a peint le tableau à partir duquel la marque a été créée. Les plantes sont très utilisées dans les marques tout au long de l'époque moderne : elles peuvent constituer un décor qui accompagne le motif principal, former un paysage ou apparaître en figure centrale, symbolique.

 


illustration 1 Décorative, la plante constitue un bouquet, une couronne ou encore une corne d’abondance. Les motifs sont alors fidèles au goût du temps. La couronne est souvent faite de rameaux d’olivier, mais il en existe en feuilles de chêne ou en en fleurs. Dans certains cas, sont simplement présentes les initiales du libraire faites en végétaux stylisés, en arabesques .

Au XVIIIe siècle, les marques sont souvent remplacées par des éléments purement décoratifs où les plantes ont une belle place. Dans une scène historiée ou symbolique, le végétal peut avoir un rôle secondaire : arbres et plantes forment alors un paysage, des plantes habillent un personnage…

 


Illustration 2Lorsqu'elle porte un symbole, la plante apparaît fréquemment au centre de la marque. C'est souvent un arbre ou un arbuste, vivant ; quand on peut l'identifier, il s'agit principalement d'une palme, d'une vigne ou d'un olivier. La palme a plusieurs formes : ce peut être un arbre ou une branche dans les mains d'une jeune femme, en signe de martyre. L'olivier peut, lui, être présent dans une couronne ou constituer un arbre entier.

Les plantes ont dans les marques la même signification symbolique que dans les arts figuratifs ou la littérature de leur époque.

Les marques ont été peu étudiées jusqu'à présent, faute d'intérêt pour le sujet et d'outils pour le traiter. Il existe depuis longtemps des répertoires imprimés ; mais ce n'est que récemment qu'ont été mises en ligne des bases de données, plus faciles à utiliser pour constituer, lorsque c'est nécessaire, un corpus large qui serve de base à une étude. Elles peuvent en effet être étudiées dans le cadre de recherches sur un libraire ou un graveur, la gravure utilisée dans le livre à une époque donnée, la symbolique et les pratiques culturelles.

Anne-Sophie Durozoy