L’Ornementation Typographique

Jean-François Louis Chardon et la Rose

L’utilisation de la rose par l’imprimeur-libraire Jean-François-Louis Chardon

chardon illustration 12 Jean-François-Louis Chardon (1739?-179.?), reçu libraire en 1758 et imprimeur en 1762, a pour enseigne « A la croix d’or » et n’a probablement pas de marque typographique : souvent, c’est un fleuron qui apparaît sur la page de titre.

Il est l’un des fils de l’imprimeur-libraire Jacques Chardon. Comme son père, il est actif à Paris dans le quartier du livre, autour de la rue Saint Jacques, et travaille surtout comme imprimeur, en association avec un libraire : il imprime des livres de chimie et d’aérostatique pour Cuchet, de théâtre pour Brunet et Vente, de théologie pour Humblot, etc... Les livres qu’il produit sont d’usage courant et ne demandent pas des ornementations de grand soin.


Pour les bandeaux, les lettres ornées et les culs-de-lampe, il utilise surtout des gravures sur bois, qui sont moins coûteuses que celles sur cuivre et dont la qualité est suffisante pour les ouvrage d’usage courant qu’il produit. Il arrive cependant qu’il introduise des gravures sur cuivre, plus fines, dans le bandeau notamment.


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Outre des petits personnages, hommes, femmes ou angelots, Chardon utilise dans ses décors beaucoup de végétaux, qui sont très fidèles à la réalité, conformément au goût de son temps pour la nature et pour la science botanique qui se développe. Il place les plantes dans des compositions–bouquets, avec ou sans vase, couronnes, etc… – faites de végétaux et d’autres objets.


chardon illustration 15 Chardon, comme ses contemporains, utilise régulièrement la rose, que l’on reconnaît aisément à ses pétales posés les uns sur les autres pour former une boule, sauf si la marque est usée et donc peu lisible. Elle est souvent accompagnée d’autres fleurs ou de fruits et apparaît dans les culs-de-lampe comme dans les bandeaux.




Les roses, comme les autres plantes et fleurs de Chardon, paraissent plus fraîches que celles des peintures, les natures mortes notamment, qui ont souvent un contenu symbolique, celui d’inciter à ne pas trop s’attacher au monde terrestre. On peut en déduire que, dans les livres imprimés par Chardon, les roses n’ont pas pour modèles des œuvres peintes et que, chez lui, les compositions florales ont une fonction purement décorative.

Anne-Sophie Durozoy